19 avril 2017 à 23:43

Ligue des Champions

Monaco élimine Dortmund, la Juventus est en demi-finales de la Ligue des champions

L'AS Monaco a battu le Borussia Dortmund ce mercredi en quarts de finale retour de la Ligue des champions (3-1, 6-3 sur l'ensemble des deux matches) grâce à des buts Mbappé, Falcao et Germain, et disputera les demi-finales, une première pour un club français depuis 2010.

Football - Ligue des Champions - Les Monégasques sont en demi-finale. (A.Mounic/L'Equipe)

Les Monégasques sont en demi-finale. (A.Mounic/L'Equipe)

Le match : 3-1

Après une semaine rude pour le football français, Monaco a rappelé à quel point ce sport peut être exceptionnel. L'ASM a réalisé un nouvel exploit dans sa riche histoire ce mercredi, en éliminant le Borussia Dortmund pour rejoindre les demi-finales de Ligue des champions. Avec un pied en demies après le résultat de l'aller (3-2), les Monégasques avaient prévenu qu'ils ne comptaient pas laisser tomber leurs préceptes offensifs pour autant. Ils l'ont vite confirmé.

Les joueurs de Jardim ont livré une entame exceptionnelle, portés par une efficacité redoutable. Si Reus a fait passer le premier frisson du match, le prodige Mbappé a marqué le premier (4e, voir par ailleurs). Dans ce début totalement débridé, Dortmund a eu l'occasion de revenir, par Sahin notamment. Mais Monaco a répondu avec un réalisme froid. Celui d'un Falcao bien esseulé, tranchant d'une tête plongeante sur un ballon parfait de Lemar (17e). A 2-0, plus rien ne pouvait arriver à l'ASM. Dortmund a toutefois continué à y croire, Tuchel jouant le tout pour le tout en lançant Dembélé dès la 27e minute. Comme en Allemagne, Monaco a gardé la maîtrise jusqu'à la pause, en laissant le ballon au BVB, pour ensuite s'appliquer à contrer efficacement.

 

Mais comme à Dortmund et comme souvent cette saison, Monaco a eu un creux en début de seconde période. Marco Reus, qui n'était pas là à l'aller, a immédiatement sanctionné ce léger relâchement en reprenant un centre de Dembélé, auteur d'un festival devant Mendy (48e). L'ASM a reculé face à la nouvelle organisation du BVB mais a su gérer. Falcao a manqué une balle de match énorme sur une ouverture de Jemerson, en voyant sa frappe piquée passer au-dessus (65e). Pour muscler son entrejeu, Jardim a ensuite fait sortir le Colombien pour lancer Dirar, qui avait été précieux à l'aller (68e). La qualité technique des artistes monégasques, Bernardo Silva en tête, a été précieuse pour gérer la fin de match. Valère Germain, entré en jeu quelques secondes avant à la place de Mbappé, a libéré tout un stade, en profitant d'un nouveau service de Lemar, le cinquième en quatre matches à élimination directe cette saison (82e). Avec une telle constellation d'étoiles, l'ASM peut aller au bout, ce n'est plus une formule de doux rêveur que de l'affirmer.

Le joueur : Mbappé repousse les limites

Semaine après semaine, Kylian Mbappé repousse les limites de la précocité et du génie. On en vient à compter au jour le jour ses exploits. A 18 ans et 120 jours, ce mercredi, le petit prince de Bondy a encore ajouté une ligne à sa (jeune) légende. Dès la 4e minute, il a jailli en une fraction de seconde pour reprendre victorieusement, avec une grande lucidité, un ballon mal capté par Bürki sur une frappe puissante de Mendy. Comme d'habitude depuis plusieurs mois maintenant, ce visage encore poupon s'est illuminé, et Mbappé a pris sa pause favorite, les bras croisés et le port altier, comme pour toiser le monde du football qu'il découvre encore et lui rappeler son nom.

 

Son passement de jambes délicieux a fait lever une nouvelle fois le Louis-II quelques instants plus tard, et aurait pu aboutir au break, si Silva avait pu mettre plus de puissance de la tête sur le centre piqué de Mendy qui a suivi (13e). Mbappé n'a pas patienté longtemps pour être à l'avant-dernière passe. C'est sa remise astucieuse sur une passe de Mendy qui a permis à Lemar de déposer le centre décisif pour Falcao (17e). Son slalom impressionnant après la pause a prouvé une nouvelle fois l'étendue de son talent (48e). Il a effrayé la défense du BVB à chaque coup de rein, jusqu'à sa sortie à la 81e minute, avec une standing ovation devenue habituelle pour lui.

Plus jeune joueur à marquer à l'aller et au retour lors d'un quart de finale de C1, plus jeune attaquant à atteindre les cinq buts dans la plus prestigieuse des compétitions, Mbappé a continué d'allonger sa liste de records. Après l'aller à Dortmund, il avait appris qu'il était le deuxième plus jeune joueur à marquer dans un quart de C1 après Bojan. «Deuxième derrière lui ? Je ne regarde que les premiers», avait-il lâché dans un grand éclat de rires. En fait, le gamin était bien sérieux.

 

Condamné à un exploit après la défaite de l'aller (0-3), le Barça s'est heurté à l'impériale défense de la Juventus en quarts de finale retour de la Ligue des champions (0-0), mercredi en Espagne. Les Italiens sont en demi-finales.

Football - Ligue des Champions - Luis Suarez a été impuissant face à Leonardo Bonucci et la défense de la Juventus. (Reuters)

Luis Suarez a été impuissant face à Leonardo Bonucci et la défense de la Juventus. (Reuters)

Le match : 0-0

Cette fois, l'exploit n'a pas eu lieu. Qualifié pour les quarts de finale au terme du match le plus fou de l'histoire de la Ligue des champions face au PSG (6-1), le 8 mars, le Barça s'est fait barrer la route des demi-finales, à l'issue d'un match nul contre la Juventus Turin qui a davantage rappelé la demi-finale retour contre l'Inter de Mourinho, en 2010 (3-1 ; 0-1 pour les Italiens)

 

Avant de rêver à un destin semblable à l'Inter, vainqueur de la compétition cette année-là, la Juventus d'Allegri peut savourer la leçon qu'elle a donnée aux Catalans. Poussés par les 90 000 spectateurs du Camp Nou, les Blaugrana ont pourtant attaqué la rencontre à mille à l'heure, comme il y a un peu plus d'un mois contre Paris. Jouant si haut que Jordi Alba s'est par moment retrouvé avant-centre et Gerard Piqué ailier droit.

Seulement, la Juventus n'est pas le PSG et ce n'est pas pour rien que les Italiens n'ont encaissé aucun but dans le jeu cette saison en Ligue des champions. Pas venus pour faire le jeu, ils ont en revanche élevé la défense au rang d'art, tant les Chiellini, Bonucci et consorts n'ont pas laissé un millimètre à la MSN. A de rares occasions, le Camp Nou a tremblé comme sur ces tirs de Messi passant tout près du poteau de la Juventus (19e, 56e). C'est encore l'Argentin qui a profité d'une erreur de Buffon pour armer une reprise en direction du but vide, au-dessus (67e). Et quand, enfin, le Barça se décidait à cadrer un tir, sur une reprise de près de Mascherano, l'éternel «Gigi» se rattrapait en réalisant un superbe arrêt, quasiment son premier du match (80e). Il n'y avait rien à faire, la porte était fermée.

 

Les joueurs : Chiellini et Bonucci intraitables

Impossible de départager les Dupont et Dupond de la Vieille Dame, Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci. Les deux commandants en chef de la meilleure défense du monde ont été intraitables face à Luis Suarez, invisible pendant 90 minutes. S'ils ont eu parfois plus de mal à bloquer Messi et Neymar, toujours capables de faire la différence sur un dribble, force est de constater qu'à aucun moment ils n'ont été réellement mis en danger par les deux artistes blaugrana. Pour le moment, la défense de la Juventus n'a donc encaissé aucun but lors des matches à élimination directe de la Ligue des champions. Elle est la seule équipe dans ce cas.

 

 

 

 

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